Elle s'appelait Sarah - Tatiana De Rosnay
Publié le 21 Septembre 2006
2002, on s'apprête à fêter le 60è anniversaire de la rafle du vel'd'hiv'. Cette horreur de notre Histoire dont on touche une dizaine de mots en cours d'Histoire de collège mais dont on ne préfère pas trop parler. En ce mois de Juillet 1942, des milliers de juifs, enfants, femmes et hommes sont arrêtés par la police FRANCAISE et entassés sans nourriture ni soin pour être exportés vers les camps de la mort d'où une poignée seulement sont revenus.
De nos jours, Julia, journaliste d'origine américaine, d'une quarantaine d'année, couvre l'évènement du soixantième anniversaire de cette rafle. Elle se laisse emportée par son enquête et devient obsédée par l'une de ses découvertes. Son futur appartement qui appartient à sa belle famille, aurait été arraché à une famille juive qui a été arrêtée lors de cette rafle. Mais un drame s'est produit ce jour là. Un drame qui a changé la vie de Sarah, petite fille juive qui habitait dans cette appartement et qui fut déportée, et qui changera la vie de Julia. Sortira t-elle indemne de ses recherches?
On suit en parallèle l'enquête de Julia et l'histoire de Sarah. On touche ici les thèmes de la collaboration française dans cette Shoah. On en apprend davantage sur la rafle du vel' d'hiv' et même sur les camps. Ce sont des souvenirs souvent abordés mais d'une manière plus froide qu'ici. En effet, l'émotion vient de l'histoire de Sarah, ce qui rend bouleversant le sujet. Dans son enquête, Julia nous entraîne sur le parcours de ces enfants juifs. On apprend également qu'il existe des plaques comémoratives qui tentent de nous rappeler ces épisodes, mission difficile. Personnellement, c'est une facette dont j'avais entendu parler mais sans plus. Ce n'est pas un sujet que les grands parents évoquent sans amertume, sans rancune et sans colère. On n'insiste donc pas trop.
Et parce que les livres de Tatiana sont toujours très denses dans les styles, elle y a malgré tout placé une bonne couche d'humour ou critique (à chacun de voir ;-)). On a ainsi l'effet d'un contre poids avec l'histoire de Sarah. Ceci amène une bouffée d'oxygène qui aère la partie délicate sur la vie de Sarah.
L'auteur fait une sacré caricature de l'attitude française envers les américains. Et là je me dis que ce n'est pas gentil, qu'elle exagère. On se moque à ce point d'eux? Mais c'est leur faute aussi s'ils n'étaient pas si ..... américains ;-). En tout cas, çà m'a fait rire. Comme je l'ai souvent dit à mon retour des Etats-Unis : “C'est un pays MAGNIFIQUE, dommage qu'il soit peuplé d'américains”.
Les français en prennent pour leur grade sur leur prétention mais j'ai bien ri.
Par contre, Tatiana, il va falloir m'excuser car je n'ai pas eu la patience de lire entièrement toutes les phrases à partir des 2/3 du livre. Je me suis retrouvée tellement emportée que je les ai survolé. L'écriture amène une impatience dans la lecture, ce qui m'a poussé à le finir malgré l'heure avancée de la nuit. Tu es terrible en tout cas, je travaille le jour moi, il faut que je dorme la nuit, je ne peux pas me permettre de rester scotcher aux livres ;-). Mais rien à faire, il fallait que je le termine.
Merci pour ces émotions, c'est dur à lire mais nécessaire.
N'oublions jamais.
Je précise que Heloise d'Ormesson publiera Sarah en avril 2007 dans sa maison d'edition, et qu'elle a vendu les droits de "sarah" dans le monde entier, (14 pays) notemment aux USA, en Allemagne, en Italie et pour cette avant première France Loisirs.
J'ai eu l'occasion de poser quelques questions à l'auteur sur le post d'au féminin : "Elle s'appelait Sarah":
1) Tu as écrit le livre en anglais, pourquoi?
Sera t-il édité outre manche?
Tatiana : je l'ai ecrit en anglais car c'est ma langue maternelle.(ma mere est anglaise et j'ai été elevée aux USA et à londres) ce livre m'est "venu" en anglais, d'autant plus que je suis dans la peau d'une journaliste américaine, Julia.
Oui, il sera publié aux USA au printemps ! et plus tard en angleterre.
2) La traduction n'est pas de toi, pourquoi? Comment a été choisie la traductrice?
Tatiana : Je pensais pouvoir traduire mon roman moi même. Mais je ne suis pas traductrice. c'est un vrai boulot ! et puis, se traduire soi meme, c'est tres dur. on n'a aucun recul. c'est mon editeur qui a choisi la traductrice.
3) La question que je rêvais de poser à une auteure traduite, y a t-il des passages que tu aurais traduit différemment?
Tatiana : Je suis tres contente de cette traduction; je trouve qu'elle respecte mon livre, l'histoire, l'ambiance. j'ai pu ceci dit apporter quelques corrections,mais minimes !
tu sais, "sarah" va etre traduite dans 14 pays, donc il faut que je me fasse à l'idée d'etre traduite ! mais j'en suis tres heureuse.
Je remercie Tatiana De Rosnay de rester si proche de ses lecteurs et lectrices.
N'hésitez pas à visiter son blog.
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