L'aigle à deux têtes - Jean Cocteau

Publié le 21 Février 2007

La reine est en deuil depuis 10 ans que son mari est mort. Sa dame de compagnie est une femme à la curiosité déplacée qui l'espionne pour le service de sa belle mère. Son responsable de la police est de mèche avec cette belle mère qui ne cherche qu'à prendre sa place au pouvoir. Une cour bien fourbe jusqu'au jour où Stanilas pénètre une nuit d'orage, dans sa chambre, blessé. Stanislas est là pour la tuer, cette reine détestée que l'on rend responsable de la pauvreté du royaume, on la pense désintéressée du peuple, dépensière... Mais voilà que Stanislas n'a plus la force d'aller au bout de sa mission car la police l'a épuisé dans sa traque. La reine éblouie par sa ressemblance avec son défunt mari l'aide. Elle apprendra rapidement qu'il s'agit d'un poëte qui la hait et qui s'amuse à la tourner au ridicule. Ce qu'il ne pouvait soupsonner, c'est qu'elle a aimé son poëme qui a fait scandale et elle l'admire. Pour le sortir de son pétrin, elle décide de le prendre à son service comme lecteur.

On débute la rencontre entre nos deux protagonistes dans un schéma assassin/reine. Pour la reine, cet homme n'est qu'une idée, il est son destin, sa mort. J'ai eu l'impression qu'elle cherchait une délivrance par sa main. Pour l'assassin, cette femme est également une idée, c'est une reine qu'il hait car elle provoque le mal parmi ses sujets.

La reine demande alors à l'assassin de la tuer dans les prochains jours car sinon c'est elle qui le tuerait. Mais voilà, qu'elle considère que Stanilas a déjà tué la reine soi disant par le non respect du protocole entre eux. Oui la femme admirante a beaucoup parlé le soir de l'intrusion, elle a cherché à savoir qui était l'homme derrière l'assassin. Elle a quitté l'idée pour se mettre dans un schéma femme / homme ce qui rend l'ensemble plus humain. Pour elle, par cette libertée, l'assassin a tué la reine.

Ils apprennent donc à se connaitre, s'apprécier et s'aimer. Mais là où çà casse, c'est lorsque l'homme remet d'aplomb la reine et la pousse à se montrer à nouveau à son peuple et reprendre les choses en main. On se trouve donc dans un schéma qui ne peut fonctionner : homme / reine. Le chef de la police, proche de la belle mère de la reine, voit cette renaissance d'un très mauvais oeil et provoque Stanislas en l'arrêtant pour conspiration. Stanislas accepte à une condition, il veut que la reine soit, pour cela il ne faut pas qu'elle sache qu'il va être arrêté, elle pourrait redevenir femme.

Mais cette dernière n'est pas dupe en sachant que le château est cerné, elle apprend la vérité mais il est trop tard. Ne voulant pas être arrêter (et retomber ainsi dans l'idée d'assassin) il s'empoisonne. Mais la femme n'accepte pas cette mort, elle ne la supporte pas. Elle veut donc mourir et on retrouve son état d'origine : le suicide mais pas par sa main. On a déjà ressenti celà lorsqu'elle découvre Stanislas. Elle lui demande de la tuer dans les prochains jours. Elle veut donc mourir assassinée, elle serait répudiée dans le cas d'un suicide. Si elle était tuée, elle pourrait mourir en héroïne et l'assassin mourrait également en héros pour une partie du peuple. Dans cette vision, la femme recherche le schéma assassin/ reine et joue le rôle de cette dernière (exécrable, détestable, manipulatrice) afin de faire renaitre l'assassin. Et çà marche, poussé à bout Stanislas la tuera avant de mourir. Cependant, çà ne pouvait finir si mal car au dernier instant, avant le dernier souffle la reine tombe le masque et montre son côté femme, on retrouve le schéma homme / femme amoureux avant de fermer le livre.

C'est une pièce de théâtre que j'ai aimé. Elle joue avec deux facettes principales de nos deux personnages et çà ne doit pas être aisé à jouer sur scène. Une facette assassin/homme , reine/femme, il doit être difficile de bien montrer la différence de traits.

J'ai aimé cette femme que j'ai trouvé manipulatrice sur la fin et dont j'ai aimé le caractère fort. J'ai apprécié Stanislas, j'ai aimé le fait qu'il s'assume. Il n'adoucit en rien la haine qu'il ressentait auparavant pour le reine mais ne cache pas l'amour qu'il éprouve pour la femme.

Je ne pense pas que ce soit une pièce que j'aimerais voir. J'ai une idée trop précise pour le moment dans la tête de mes personnages, scènes ... Je crainds trop d'être décue par la mise en scène d'une autre personne ;-).

Rédigé par majanissa

Publié dans #théâtre

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L
Ca me dit bien ce livre, je ne connaissais pas du tout...
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M
C'est une pièce qui se lit très vite, n'hésites pas.<br /> J'aurais bien aimé l'étudier en lycée.
A
J'ajoute tonblog en lien sur le mien, car vraiment j'apprécie ta façon d'aborder la lecture, avec curiosité, simplicité et éclectisme.
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M
Je te remercie Amazone, je vais t'ajouter aussi j'aime bien ton blog, je me demande d'ailleurs si ce n'est pas déjà fait :???: