Le manuscrit retrouvé – Paulo Coelho
Publié le 17 Mai 2013
Présentation de l’éditeur :
14 juillet 1099. Alors que les croisés sont aux portes de la ville, les habitants de Jérusalem se pressent autour d'un homme mystérieux connu sous le nom du Copte pour entendre ses derniers enseignements. La foule, composée de chrétiens, de juifs et de musulmans qui vivaient jusqu'alors en parfaite harmonie, s'apprête à livrer combat et la défaite semble imminente. Mais loin de toute stratégie guerrière, c'est une véritable leçon de vie qui leur est dispensée. Le Manuscrit retrouvé est une invitation à repenser notre humanité qui pose une question d'une brûlante actualité : quelles valeurs subsistent lorsque tout a été détruit ?
Mon avis :
Qu’attendais-je de ce livre ? J’adorais Paulo Coelho lorsque j’étais ado. L’alchimiste a longtemps été mon livre favori. Quinze ans plus, mon souvenir de lui est teinté d’amertume. Espérais-je une réconciliation ? Je savais que j’aurais affaire à une belle écriture et de belles paroles. Mais voilà, trop belles paroles et on sait tous que lorsque l’on dit de quelqu’un qu’il est un « beau parleur » ce n’est pas un compliment. Il y a 15 ans j’aurai bu les paroles du copte, il y a 7 ans j’aurais été plus mitigée mais je lui aurai laissé le bénéfice du doute, aujourd’hui j’ai bien peur de ne pas être en état d’apprécier le discours du grec. Tout au long de la lecture, j’ai eu envie de me cogner la tête contre le mur. J’ai éclaté de rire lorsque la chanson de Dalida « paroles paroles paroles » m’est venue en tête. Paulo Coelho aux pays des merveilles et Paulo Coelho parmi les bisounours.
Le discours me fait penser à l’astrologie, c’est tellement générique, universelle, il affirme un peu tout et son contraire et chacun se retrouve forcément concerné.
« Seul est vaincu celui qui renonce, tous les autres sont victorieux ». A 20 ans, j’avais des rêves, à 30 ans j’en ai accompli un bonne partie, de quoi nager dans le bonheur. Bilan : Plan social, Crédit immobilier, foyer familiale loin d’être le repos mérité, désillusions, factures, impôts et autres réjouissances. Je n’ai jamais renoncé mais je suis vaincue quand même car je subis à m’en courber le dos. 30 ans et je fatigue.
Chaque phrase du livre, chaque mot est une banalité qui me met en rage. Chaque sujet nous interpelle :
« Parle nous de la défaite » page 30
- On apprend de nos erreurs.
« La patience d’attendre le bon moment pour agir » p30
« Malheur à ceux qui n’ont jamais été vaincus ! Ils ne seront pas non plus vainqueurs dans cette vie. »
« Parle nous de la solitude » p37
- Là Mr Coelho, un grand merci ! Vous m’avez parfaitement comprise sur ce point. J’ai adhéré.
« Je suis inutile » p43
« Je suis inutile. Je vie parce que je dois survivre mais personne, absolument personne, ne s’intéresse à ce que je fais » p43
- Même si c’est vrai, j’avoue que ça fait un peu Caliméro. Il faut passer outre ce genre de considérations. Donc là encore je rejoins un peu le discours du Copte.
« J’ai toujours eu peur de changer » p51
« L’indésirable arrive pour ceux qui ne changent pas et pour ceux qui changent. Mais ces derniers peuvent au moins dire : « J’ai eu une vie intéressante, je n’ai pas gaspillé ma bénédiction ». Et pour ceux qui trouvent que l’aventure est dangereuse, qu’ils essaient la routine : elle tue avant l’heure » p59
« Parle nous de la beauté » p61
- J’ai bien aimé ce chapitre, il m’est vrai.
« On n’entend toujours dire : Ce qui importe ce n’est pas la beauté extérieure mais la beauté intérieure. Et bien rien n’est plus faux que cette phrase » p63
- Pour ceux qui s’insurgent, n’hésitez pas à lire la suite du thème p63
« Je n’ai jamais su quelle direction prendre » p69
« Mais seul celui qui accepte avec humilité et courage l’impénétrable projet de dieu sait qu’il est sur le bon chemin » p74
- Gnéééé ??? !!!! Tout ce paragraphe m’a fait halluciner.
« Tes paroles sont belles mais en réalité nous n’avons jamais beaucoup de choix » p83
- Tout à fait d’accord
« Personne ne peut revenir en arrière mais tout le monde peut aller de l’avant » p85
- Ah ben ça c’est profond !
« Parle nous du sexe » p91
- Retour dans les vieilles mentalités: Mr Coelho il faut évoluer un peu…
« Enseigne nous l’élégance » p105
« Et seul l’amour donne forme à ce dont auparavant on n’aurait même pas pu rêver. Et seule l’élégance permet que cette forme puisse se manifester. » p109
- No comment…
« Et pourquoi certaines personnes réussissent-elles mieux que d’autres ? » p117
- Ouais d’abord c’est vrai ça ! Pour ce paragraphe, joker ! J’ai failli démolir le mur en m’y tapant la tête.
« Parle nous du miracle » p123
- Joker bis.
« Parle nous de l’anxiété » p133
« L’anxiété nait avec l’homme. Et comme nous ne pourrons jamais la dominer, il nous faudra apprendre à vivre avec » p136
- Bien dit comme le reste du paragraphe
« parle nous de ce que l’avenir nous réserve » p141
- Bla bla bla
« Parle nous de la loyauté » p149
- Il est trop fort, il a encore placé son Amour dans son explication
« Parle nous des armes dont nous devons nous servir quand tout sera perdu » p155
- Encore et toujours l’Amour
« Et qu’en est-il des ennemis » p163
« En ce moment, les questions inutiles doivent être oubliées parce qu’elles ne font que troubler les réflexes du guerrier ». p165
- Ben et l’Amour qu’il nous cuisine à toutes les sauces, il est où ?
Malgré tout ça, si on occulte le sujet de base qui était censé être : l’an 1099, les croisades, la guerre… et que l’on transpose le discours à nos propres combats, les dires du Copte sont loin d’être ridicules et sont pleins de sagesse et d’enseignements. Aujourd’hui je n’ai pas le recul nécessaire pour apprécier ces belles paroles à leurs justes valeurs mais mission réussie tout de même, Non Mr Coelho, je ne renoncerai pas, un jour peut être, je pourrai relire votre livre et vous dire que vous avez raison. Je le garde précieusement.